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pichayantai
26 avril 2009

article vie estudiantine locale

Salut! Pas de trop de nouvelles, pt'et parce pas grand chose à raconter.

J'ai fait un petit article sur les étudiants chinois, pour le journal des historiens de Belle-Beille (Angers), j'en profite pour le mettre sur le blog, vu que je mets pas grand chose.

Bien entendu, c'est sur ce que je vois ici, donc si il y a des gens qui connaissent d'autres choses dans leurs facs, ça m'intéresse, hésitez pas à me le faire savoir!

Sinon, pour mon cas, je précise que la majorité de mes cours sont l'après-midi, et donc mes journées (en gros : 10h 1h) ressemblent beaucoup plus a celles connues en France.

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Voilà maintenant un peu plus d’un mois que je suis arrivé à Yantai, une petite bourgade d’environ 1 million d’habitants, coincée entre les montagnes et la mer, sur la péninsule du Shandong dans l’est de la Chine. Le site est sympathique mais, hormis les paysages, il n’y a quasi rien à faire au niveau touristique, et à part deux ou trois endroits en ville, on ne voit jamais d’occidentaux. Malgré tout, comme les autres villes chinoises moyennes, Yantai se développe très vite, et la ville est aujourd’hui un chantier géant, où l’on n’hésite pas à démolir des quartiers entiers pour reconstruire toujours plus haut. Les Mc’do, KCF, Wallmart et autres firmes étrangères sont partout en ville ; À première vue, c’est difficile d’imaginer que ce pays est encore communiste… A Yantai, le revenu moyen par habitant se situe dans les meilleures moyennes de Chine, et pourtant l’écart de richesse entre les gens est énorme.

Personnellement, hormis la passion des Chinois pour la bouffe, les fleurs, les coups de klaxon, leur côté très kitsch, ou les crachats (leur notion de l’hygiène est très différente de la notre), ce qui me surprend le plus est leur faculté à être toujours content. C’est vrai que je suis peut-être resté un peu trop longtemps en France avant de venir ici, mais cela me touche beaucoup. De cette faculté, découlent beaucoup d’autres qualités que j’apprécie. Mais ici, sur le campus, ce qui retient peut-être le plus mon attention est que ce sont des vrais bosseurs.

Je suis dans l’Université de LuDong, une fac d’environ 40.000 étudiants, entourée par les montagnes, à environ 3-4 km de la mer. C’est un vrai campus, tout le monde dort sur place, il y a quelques commerces, un petit cinéma, un grand stade. Mardi prochain, une rencontre sportive est prévue dans l’université. Les étudiants se préparent depuis plusieurs mois déjà, et il semble que ce soit l’événement du moment. Ce dimanche, je suis réveillé en fin de matinée, par le bruit de gens qui marchent au pas, et qui font des va-et-vient sur les terrains de tennis devant ma fenêtre. C’est en fait une centaine d’étudiantes, toutes dans la même tenue de sport, qui se tiennent en rangs sérés et qui vont faire des allers-retours sans broncher et sans se reposer pendant près de trois heures. Cet après-midi, rebelote, je passe à côté du stade, même scénario mais à plus grande échelle, les garçons d’un côté brandissent des panneaux, les filles, de l’autre, des bouquets de fleurs…

En cette fin avril, le soleil se lève dès 4h30 du matin, les étudiants 1h30 après. Ils dorment à 6 dans des chambres d’une douzaine de m². Après avoir mangé, ils doivent aller de 7h20 à 7h50 à la lecture du matin, dans les salles de classe pour réviser leurs devoirs. Certains y vont dès 7h. Les quelques absents sont partis pour faire une énième répétition de la « marche sportive ». Après la matinée de cours, beaucoup font 1h de sieste pendant la pause du midi (entre 11h20 et 14h). L’après-midi est plus calme, souvent ils ont un cours sur deux, et ils vont à la bibliothèque, et quelquefois au marché. Ils terminent à 17h30, et vont directement manger. Le soir, une bonne partie des étudiants est inscrite dans les cours à option (informatique, musique…), et les autres retournent travailler à la BU, jouent aux cartes, ou vont sur le net. Les portes des dortoirs ferment à 22h, les traînards discutent dans les couloirs, et les derniers ne se couchent pas après 23h.

Le week-end, certains m’ont dit qu’ils se levaient à 6h30 ou 7h pour pouvoir étudier, mais aussi « que beaucoup de camarades faisaient la grasse matinée jusqu’ à 8h, 9h voire 10h ». Une des rares distractions est le Café-bar du samedi soir, organisé par les étudiants, dans les bâtiments de la fac de langues, de 18h30 à 21h. Ils peuvent y aborder plus facilement les professeurs étrangers ou les autres étudiant(e)s, autour de fruits, de gâteaux, ou de boissons non alcoolisées. Mais, le samedi et le dimanche soir, les lumières des salles de travail restent souvent allumées jusqu’à 21h. Dimanche dernier, quelqu'un d’important est venu faire une visite à l’université ; À 22h, le samedi soir, tous les étudiants de l’université sont retournés dans leurs salles de classe pour faire le ménage, je suis passé dans la mienne, il ne manquait personne. Mais cela ne les empêche pas de faire énormément de sport (beaucoup de basket) mais aussi de s’impliquer dans beaucoup d’activités (radio, télé, journaux, politique).

Une vie étudiante qui diffère un peu de celle que l’on peut connaître en France (pour ma part en tout cas). Pourtant, ils sont toujours contents. Ils savent qu’ils font partie de cette nouvelle génération, qui a su préserver des valeurs, tout en s’émancipant, et qui va construire la Chine de demain, tant vantée par les médias. Surtout, il ne faut pas oublier que la majorité d’entre eux sont des enfants uniques, avec le poids familial qui va avec, mais aussi, qu’ils ont le même problème que nous, car ici, beaucoup de diplômés ont du mal à trouver un bon boulot. Bien entendu, les habitudes peuvent différer d’une université à l’autre, mais je n’ai rencontré personne des autres facs de la ville, j’ai juste entendu dire que dans le sud du pays, ils faisaient beaucoup plus la fête… Ce qui est sûr, c’est que la méthode est plutôt efficace. Les étudiants de première année de français qui ont commencé seulement en septembre ont déjà un très bon niveau, et je ne pense que cela ne soit seulement dû à leurs professeurs…

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Commentaires
S
Trés bon article! <br /> Je te sens un peu blasé par le fait de ne pas faire la fête, mais bon, relativise. <br /> Profite encore et encore car c'est une chance que tu as, et que tu n'auras peut-être plus.
V
Très intéressant! Si on bossait autant qu'eux...<br /> Merci Pich!
C
quelle plume! bien intéressant l'article. sigue asi.
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