être une star...

Voila. Les cours ont vraiment commencé cette semaine. Aujourd'hui, pour le premier avril, j'avais fait un poisson, ils ont pas mis longtemps à comprendre et à me le coller dans le dos à la fin du cours. Ça se passe plutôt bien malgré quelques petits problèmes organisationnels et matériels. Malgré des bâtiments un peu vieux, la fac de langue est quand même bien équipée, avec un ordi intégré et un videoprojecteur pour le prof dans la salle de cours, et un tableau tactile dans la salle d’audiovisuel. Le problème c’est de savoir s’en servir. Mardi, j’avais prévu un truc sympa avec des exos interactifs sur Internet, mais la salle n’est pas connectée, j’ai donc du improviser avec ce qui traînait sur mon ordi. Entre une photo de Selim avec un coq sur la tête ou une autre du Président (pas le petit teigneux, le vrai) j’ai choisi Jonas qui fait une grimace. Une décision horrible. Une description de la photo (cheveux, sourire...), et une tentative de rédaction de sa biographie, et ça c’est pas trop mal passé. Le temps de se rendre compte que une fois sorti des phrases bateau, la communication est plus difficile. Merci Jonas !

Sinon, dimanche je devais sortir faire un tour en ville avec deux de mes élèves, et j’ai réussi à perdre mon portefeuille avec tous mes papiers dans le bus. Je m’en rends compte 15/20 min après, et on décide de prendre le taxi pour tenter de la rattraper. « We can catch the bus 46 ! ». Déjà que d’avance ici ils conduisent comme des tarés, il s’est mis à brûler les feux rouges, à rouler à gauche, en ville comme sur des routes à 8 voies. On l’a eu au deuxième terminus, il était vide mais quelqu'un entre temps l’avait retrouvé et avait téléphoné à la fac. Mardi matin, les gens de la fac m’ont emmené au job du gars pour le récupérer, j’ai du acheter un bouquet de fleurs (ils sont très très kitch ici) pour le remercier et il y avait un journaliste avec nous qui a fait des photos et qui doit faire un article sur l' "événement". J’imagine pas le truc.

Sinon, lundi, nous étions invités par le cercle francophone de la ville, dans le cadre de la venue de l’ambassadeur de France en Chine à Yantai. On se trompe d’endroit, on vient nous chercher en grosse voiture avec chauffeur, liste d’invités et tout. Rencontre assez formelle avec les francophones de la ville, des chefs de très grosses boîtes, des directeurs d’hôpitaux, et on a dû se présenter un par un devant tout le monde, paraît que j’ai parlé comme un paysan, il en fallait bien un dans la salle. Découverte d’un autre monde de l’intérieur. On sort. Plus loin, un bus s’arrête au milieu de la route, la porte s’ouvre, c’est un 46, avec la chauffeuse de la veille qui me demande si j’ai retrouvé mon portefeuille ! Taré, avant de se faire reconnaître faut voir le monde et la taille de la ville !

Peu à peu, on commence à se rendre compte que le fait d’être un expat français confère un statut particulier. Lorsque on se balade dans la fac, beaucoup de gens savent qui nous sommes. On entend des « faguo, faguo ». Les étudiants sont vraiment très gentils, on pourrait leur demander n’importe quoi. Dur d’imaginer tout ça en France !